La Vouivre (Mélusine)
- Vidéo : La légende de la vouivre d'Anniviers contée par Manu Zufferey.
- La vouivre: créature légendaire
- Le village d'Equevillon dans le Jura: héraldique
- Le village de Mouthier, fiche didactisée ; l'histoire de Nicolas Morel dans : Contes et légendes de Franche-Comté - Jean Defrasne - Nathan - 1962 - D'après le texte mis en ligne sur le site de Nicolas Petit http://npnet.chez.com
- La "Coulobre" et le "Cabro d'or" , "Vouivres provençales"
- La Biscione des Visconti, le logo d'Alpha-Roméo et de Starbucks
- La Mélusine et la fabuleuse lignée mérovingienne
- Conclusion : totémisation et folklorisation de l'histoire
- ISIS : cachez cet ancêtre que je ne saurais voir !
- La France des Maures
- Liens
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La légende de la vouivre d'Anniviers contée par Manu aux enfants de Marin-Epagnier en camp de ski à Zinal.
Ajoutée le 7 oct. 2008
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La vouivre (ou wyverne/ vuivre / fête de la vivre/ « Biscione » ou « bissa » en patois milanais du latin vipera (« vipère »)... en héraldique, elle est aussi appelée guivre) est une créature fantastique mythologique. Elle prend la forme d'un dragon ou d'un serpent ailé, selon les traditions régionales ; souvent, elle est supposée porter une escarboucle sur le front :
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39 210 - EQUEVILLON
(Jura)
(2011) D'argent à deux filets écotés de sinople passés en sautoir, cantonnés: en chef d'une vouivre au vol de dragon éployé de gueules, ayant pour unique oeil une escarboucle de même rayonnante d'or reliée à sa tête par un appendice de gueules; à dextre, d'un filet en bande brochant sur un filet en barre, écotés et cantonnés en chef, à senestre et en pointe de trois feuilles, leur pétiole mouvant de la pointe de leur quartier, le tout de sinople; à senestre, aussi d'un filet en bande brochant sur un filet en barre, écotés et cantonnés en chef, à dextre et en pointe de trois feuilles, leur pétiole mouvant de la pointe de leur quartier, le tout de sinople; en pointe, d'un fanum octogonal de gueules ouvert et ajouré d'or, sur un mont de sinople mouvant de la pointe.
Devise: « toujours fidèle au Mont Rivel ».
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Le village de Mouthier-Haute-Pierre
Le village de Mouthier, dans le Doubs, le long de la vallée de la Loue sert de décor à l'histoire de Nicolas Morel dans : Contes et légendes de Franche-Comté - Jean Defrasne - Nathan - 1962 - D'après le texte mis en ligne sur le site de Nicolas Petit http://npnet.chez.com
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Inférence :
La fin d’une belle journée d’automne :
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Au village de Mouthier :
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Un bon vigneron :
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La cupidité :
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La pêche à la truite :
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Un trait lumineux dans le ciel noir :
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C'était la fin d'une belle journée d'automne. La vallée entrait peu à peu dans l'ombre, l'air devenait plus frais, un brouillard léger courait sur la Loue. Nicolas Morel rentrait au village de Mouthier, dont il apercevait déjà les maisons aux longs toits en pente, tassées comme des tortues sous leur carapace.
http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/25415_Mouthier-Haute-Pierre.html
C'était un curieux petit homme, maigre comme un sarment (rameau de vigne d’un an) avec un visage anguleux, où brillaient des yeux vifs. Il était un peu voûté car en bon vigneron il ne ménageait pas sa peine. Il fallait voir avec quel soin il piochait entre les ceps (le pied de la vigne, le tronc de l’arbuste) ou remontait à la hotte la terre emportée par les eaux. On le savait laborieux, solide, tenace, mais on lui reprochait un défaut grave : le désir immodéré des richesses, défaut que l'on appelle la cupidité et dont il était le premier à souffrir, car il n'était jamais satisfait de ses gains.
Avec l'amour de l'argent, son autre passion - celle-là bien innocente - était la pêche et, dès qu'il avait un moment, oubliant travail et soucis, il courait pêcher des truites mouchetées, au vif reflet d'argent. Il connaissait à fond les endroits de la rivière où le poisson aime à se tapir sous une pierre, à se glisser furtif sous un bouquet d'herbes. Il était patient, opiniâtre, habile à ruser avec l'animal frétillant.
Nicolas revenait justement ce soir-là des gorges de Nouailles et il rapportait quelques belles pièces. Il marchait à grands pas, quand il aperçut dans le ciel noir un trait lumineux, glissant à vive allure, une longue traînée brillante.
- Mon Dieu, se dit-il, c'est «Elle».
Car il savait bien que son vol dans la nuit ressemble à une étoile filante. Bouleversé par cette apparition, il se mit à courir à toutes jambes. Arrivé chez lui, il reprit son souffle, donna à manger à ses bêtes, but un verre de rosé et sortit. Il gagna une des dernières maisons du village.
texte : http://npnet.chez.com/25/culture/lavouivre.htm
d'après Contes et légendes de Franche-Comté - Jean Defrasne - Nathan - 1962
image : http://www.cartesfrance.fr/carte-france-ville/25415_Mouthier-Haute-Pierre.html
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I – Compréhension. Répondez aux questions suivantes :
- Où ? Les lieux de l’action, etc.:
- Quand ? La saison, l’époque, etc.:
- Qui ? Le personnage, sa description, ses qualités, ses défauts, etc.:
- Quoi ? Le bestiaire: les animaux aquatiques, les phénomènes lumineux:
II – Lexique. Décrire la personnalité, retrouvez les „contraires“ :
1-Un homme maigre |
a-Impatient |
2-Laborieux |
b-Fragile, faible |
3-Solide |
c-Éteints, sombres |
4-Patient |
d-Généreux |
5-Cupide |
e-Rond |
6-Satisfait |
f-Impatient |
7-Un visage anguleux |
g-Fainéant |
8-Des yeux vifs |
h-Gros, bien portant, bien en chair |
III – Le travail de Nicolas Morel:
Les lieux |
les outils |
les verbes |
les plantes |
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IV – La passion de Nicolas Morel:
Les lieux |
les outils |
les verbes |
les animaux |
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V – La vision de Nicolas Morel:
Les noms /prénoms personnels |
Les adjectifs |
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VI - à quoi se prépare-t-il, imaginez la suite ?
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La veillée
Nicolas allait à la veillée chez les Chapuis. A cette époque - on était au début du XIXe siècle - l'usage voulait que l'on se rendit volontiers l'un chez l'autre pendant toute la morte saison. On se retrouvait entre amis après le souper et les veillées réchauffaient la fraternité paysanne. Quand Nicolas arriva, il y avait trois familles réunies autour du feu : les Chapuis, les Parrot, les Faivre. Les hommes, tout en devisant, égrenaient du maïs ; les femmes papotaient en filant de la laine ou en teillant du chanvre. On parlait du temps, des récoltes du vin de l'année ou de quelque ragot du village. Deux des enfants de Chapuis : Tiénette, âgée de quinze ans et Jeannot, un gaillard de onze ans, triaient de l'orge, en retirant la nielle.
- Bonsoir la compagnie, fit Nicolas à son entrée.
Et il vint s'asseoir à côté des hommes sur le banc. On lui demanda si la pêche avait été bonne et il expliqua ce qu'il avait pris, mais avec moins de détail qu'à l'ordinaire. Il paraissait gêné, comme s'il avait envie d'avouer quelque chose ; il semblait hésitant, inquiet.
- Dites donc, père Chapuis, fit-il soudain, croyez-vous à la Vouivre ?
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Le mot magique amena un grand silence, car la Vouivre était en Comté, et à Mouthier surtout, un être mystérieux et terrible, que l'on ne nommait pas sans frisson. Le père Chapuis, un homme déjà âgé, large et solide comme un de ces rochers qui surplombent la vallée, répondit sans hésiter.
- Oui, mon garçon, et fou qui n'y croit pas.
- C'est que, dit Nicolas, d'un ton peu rassuré, en rentrant des gorges de Nouailles, je l'ai vue ce soir, avec son oeil...
- Mais c'est impossible, intervint Parrot, il y a longtemps, très longtemps qu'elle a quitté le pays.
- Alors, elle y est revenue, fit le père Chapuis.
Les femmes écoutaient, tout en continuant leur ouvrage ; les enfants s'approchaient, curieux. La Vouivre ! Chaque fois qu'il en avait été question jusque-là à la veillée, on avait par un accord tacite évité d'insister. Chacun craignait, en la nommant, de lui donner une réalité, de provoquer son apparition soudaine ; mais, ce soir, il en allait tout autrement. Puisque Nicolas l'avait vue, il fallait savoir ce qu'elle était vraiment et les enfants que l'on autorisait assez peu d'ordinaire à se mêler aux conversations avaient eux-aussi le droit de connaître la menace qui pesait sur Mouthier.
Oui, il fallait savoir.
https://www.ecoute.de/franzoesisch-ueben/le-plus-que-parfait
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- Oh! papa, fit Jeannot, dites-nous comment elle est ?
- C'est vrai, ajouta Tiénette, on sait juste que c'est un serpent.
- Mes enfants, reprit Chapuis, je vais vous dire ce qu'on sait d'elle. C'est un serpent, oui, mais d'une taille extraordinaire, avec une cuirasse d'écailles, une gueule rouge, une langue effilée et aussi des ailes de chauve-souris noires et larges.
- Mais où habite-t-elle ? demanda Jeannot.
- Elle gîte sans doute dans une grotte ou dans les ruines d'un château. On dit qu'elle garde des trésors et c'est possible. Il paraît que des seigneurs ont essayé de s'en emparer et qu'ils ont lutté contre elle comme l'archange Saint Michel contre le Dragon. En tout cas, ils n'ont certainement pas réussi à la tuer.
- Est-ce qu'on peut la voir, intervint Tiénette, quand on sort ?
- Non. De jour, elle reste dans son trou. Mais dès que la nuit tombe, elle prend son vol et l'oeil unique qu'elle porte au front jette une vive lueur.
- Oui, précisa Nicolas, une lueur rapide aux reflets rouges. C'est cela que j'ai vu ce soir et il n'y a pas à s'y tromper.
- Cet oeil, déclara Faivre sentencieusement, voilà la merveille.
- Comment cela ? demandèrent les enfants.
- En effet, reprit Chapuis, l'oeil de la Vouivre est une pierre précieuse, une escarboucle d'une valeur extraordinaire.
- Qu'est-ce qu'une escarboucle ? interrogea Tiénette.
- C'est une pierre rouge, répondit Nicolas, un rubis scintillant. Celui qui pourra s'en saisir possédera une immense fortune...
- Mais ce n'est pas facile, dit Chapuis. Il faut profiter du moment où la Vouivre va baigner son corps souple dans les eaux fraîches ; elle laisse alors son oeil sur le bord, dans la mousse.
- Et elle est méchante ?
Chapuis hocha la tête d'un signe affirmatif, mais Parrot, qui jusque-là s'était contenté d'écouter, osa affirmer résolument.
- On a bien sûr exagéré. On dit qu'elle commandait à tous les serpents du pays et qu'elle était la cause de tous les maux là où elle passait. Elle existe peut-être, mais elle ne doit pas avoir toute la puissance qu'on lui prête.
- Avec elle, répliqua Chapuis, sait-on jamais !
- Et d'où vient-elle ? demanda Tiénette.
- Bah! répondit Chapuis embarrassé, ma foi, je n'en sais rien.
Mais sa femme, délaissant un moment son rouet, intervint :
- Moi, je connais là-dessus une vieille histoire.
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L’histoire de Madame Chapuis
« Il y avait autrefois au château de Vadans, dans le Jura, un riche et puissant seigneur qui partit à la guerre et mourut au combat. Sa veuve s'appelait Merluzine. Elle était jeune et jolie, mais son coeur était dur comme la pierre. Malgré son deuil, elle invita au château toute la noblesse de la région et donna des fêtes magnifiques, où elle montra toute sa vanité, son goût du luxe et du plaisir.
Un jour, elle revenait d'une chasse en forêt, fière de la beauté de sa meute de chiens. En traversant un village, les manants s'inclinaient sur son passage quand une très vieille dame lui demanda l'aumône. Elle la repoussa violemment :
- Arrière mendiante, ou je te fais frapper par mes soldats.
Quand elle arriva au château, elle avait déjà oublié l'incident, tant sa dureté de coeur était normale. On lui annonça alors qu'une grande dame désirait lui parler. Elle la reçut très cordialement et lui offrit l'hospitalité. Elle lui fit servir pain, vin et viande de gibier.
- J'ai vu, dit la dame, à la porte du château, une vieille femme du village. Elle a l'air misérable et je voudrais lui porter un peu de nourriture que vous m'avez offerte.
- A quoi bon ! répondit Merluzine. Ne vous abaissez point à considérer ces gens-là.
- Pourtant, noble dame, protesta courtoisement l'invitée, il faut bien aimer nos frères en Jésus-Christ.
- Les aimer ! fit Merluzine indignée, Mais vous n'y pensez pas !
- Ne pouvons-nous au moins les aider ? Ce n'est point vice que la misère.
- S'ils sont pauvres, qu'ils le restent, et s'ils ne peuvent vivre, qu'ils meurent !
Quand Merluzine finit sa phrase, qui montrait toute sa cruauté, son invitée - une fée puissante - prononça ces mots terribles :
- Merluzine, tu as été trop longtemps sans pitié pour les pauvres. Tu ne mérites pas ta richesse, dont tu fais si mauvais usage. Tu seras aussi basse que ton âme. Tu deviendras d’abord un serpent et tu ramperas cent ans dans les fossés du château. Ensuite, tu deviendras une vouivre pour toujours.»
- C'est ainsi, voyez-vous, mes enfants, que la Vouivre a été punie pour sa dureté d'âme, mais si elle a changé de peau, elle n'a point changé de nature.
Il y eut un moment de silence, comme toujours à la fin d'une belle légende. Chapuis pensait aux chiens de meute, Parrot à la misère des paysans, Nicolas à l'escarboucle dont il évaluait le prix.
L’univers du moyen-âge : retrouvez les définitions correctes
1 – Un château |
A – Haut personnage féodal possédant une terre |
2 – Un seigneur |
B- Paysan, vilain, habitant d’un village |
3- La noblesse |
C- D’une manière raffinée, avec civilité |
4 – Un manant |
D- Demeure féodale fortifiée, défendue par un fossé, des murailles et des tours |
5 - Courtoisement |
E- Être légendaire, féminin, capable de magie |
6 – Une fée |
F- Traque des animaux pour les capturer ou les abattre |
7 – La guerre |
G- Lutte armée entre deux belligérants |
8 – La chasse |
H- Classe sociale de la chevalerie et des métiers d’armes |
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L’histoire de François Dole
Chapuis ramena de la cave une bouteille de vin, sa femme alla chercher une tarte au fromage et des beignets. Tiénette mit les verres et fit passer le café - un privilège réservé aux femmes -. Tout le monde commença à manger. Mais les enfants pensaient toujours à la Vouivre :
- Existe-t-il une ou plusieurs Vouivres, demanda Tiénette ?
- On ne sait pas, répondit Parrot. Quand je roulais autrefois sur les routes du pays, j'en ai entendu parler dans bien des endroits à Arlay, à Dramelay, à Cicon, à Cubry, à Mouthe aussi. Il y en a sans doute plusieurs.
- Ce n'est pas sûr, répliqua Chapuis, c'est peut-être la même qui change de repère.
- Voila pourquoi nous n'en avons pas entendu parler depuis si longtemps, ajouta sa femme.
- Et personne n'a jamais pu la tuer ? demanda Jeannot.
- On a bien essayé, reprit Faivre, mais c’est un adversaire très dangereux qui a bien vite fait de dévorer un homme. Bien sûr, il y en a qui se sont vantés de lui avoir tenu tête, mais beaucoup devaient être comme ce François Dole, dont on parle dans le pays de ma femme. François était un brave garçon mais s'était un fanfaron. Un jour, il décida de tuer la Vouivre, qui se cachait dans le ruines du château de Montrond. Il alla partout raconter son projet et, quand on lui dit de faire attention au danger, il se mettait à rire :
- N'ayez pas peur. Qu'elle vienne seulement. Je lui casse la tête avec ma pioche.
Il partit et quand il arriva dans les ruines du château, il entendit un sifflement.
- Diable ! se dit-il, c’est elle ?
Malgré la peur, il continua à avancer, mais d'un pas moins assuré. Tout d'un coup, il se trouva devant le monstre, beaucoup plus grand et beaucoup plus fort que François Dole ne l'avait imaginé. Il ne pensa plus à le tuer. Il se sauva à toutes jambes en faisant tourner sa pioche autour de sa tête. L'animal sifflait derrière lui. Ah! il n'était pas fier, le François !
Il réussit à s'échapper. Mais quand il fut rentré au village et qu'il s’eut calmé , il déclara dans une fanfaronnade :
- Ah! si vous aviez vu comme elle a eu peur. Dommage qu'elle se soit sauvée, car je l'aurais tuée avec ma pioche.
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Retrouvez la définition du vocabulaire :
Lexique |
Définition |
A : Un sifflement |
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B : Une pioche |
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C : Tenir tête |
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D : Se vanter |
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E : Un beignet |
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F : Une tarte au fromage |
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G : Une cave |
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L’histoire de Nicolas Morel
Nicolas avait quitté la maison des Chapuis. La veillée était terminée. Les enfants étaient allés se coucher avec une certaine angoisse. La nuit était claire et la lune brillait au milieu des étoiles.
Nicolas pensait à la Vouivre.
- Certes, il y a des dangers, mais celui qui possédera l'escarboucle sera riche, très riche... Et si c'était moi, je n'aurais plus à peiner dans les vignes, je serais considéré, puissant... Est-ce si difficile de prendre l'oeil du monstre, pendant qu'il nage ? Il suffit de faire vite, comme pour attraper une truite...
Nicolas, toujours pensif, était arrivé devant chez lui ; mais il n'entra pas. Il retourna vers la Loue, là où il espérait retrouver la Vouivre. Sa cupidité l'attirait par une force irrésistible vers la rivière, là où il verrait l'escarboucle qu’il convoitait.
Bientôt, il reconnu le trait de feu et, la Vouivre, après avoir déposé son oeil sur la rive, se laissa ………. dans l'eau. Nicolas put voir l'escarboucle à quelques pas devant lui. Elle était bien telle qu'on l'avait décrite, grosse et ronde comme la tête d'un petit enfant, avec des facettes scintillantes. Nicolas avança lentement la main. Il resserra ses doigts sur le joyau et le cacha sous sa blouse, puis il s'enfuit.
La Vouivre avait senti qu'il se passait quelque chose d'anormal ; elle retourna vite sur la rive et, ne retrouvant pas son oeil, elle poussa un cri terrible. Nicolas, en s'enfuyant à toutes jambes, pensait en lui-même :
- Tu peux toujours crier, c’est moi qui l'ai ton oeil, maintenant. Maintenant je suis riche...
Soudain des milliers de serpents, répondant aux appels de leur reine, se lancèrent à la poursuite du voleur. Il en sortait de partout, des ………… de terre, des ………….et des …………… et ils poussaient des ………………. aigus qui bourdonnaient aux oreilles de Nicolas :
- …………..-le, ………………..-le... A mort le voleur !
Les reptiles ne ………………….. plus, ils semblaient voler.
Nicolas courait, tombait, se relevait, retombait. L'escarboucle lui semblait aussi lourde qu’une boule de plomb. Il finit par la lâcher, espérant calmer les serpents. Mais ils restaient derrière lui. Quand Nicolas arriva à la première maison du village, il se crut sauvé... mais il tomba une dernière fois sur le sol… épuisé.
C'est là qu'on le trouva au lever du soleil. On l'amena chez lui. Dans la matinée, toujours terrorisé, il raconta son histoire. Puis il délira, il voyait des serpents et des rubis. A midi, il mourut.
Au creux de sa main droite, on voyait deux petits trous bleuâtres laissés par les …………….. des serpents.
Le lexique du serpent : retrouvez les définitions et complétez le texte :
Une motte |
A- Se déplacer d'un mouvement uniforme et continu sur une surface lisse |
Ramper |
B- Percer la peau de quelqu'un, d'un animal avec quelque chose de pointu |
Glisser |
C- En parlant de certains animaux (reptiles, vers, gastropodes, etc.), progresser par reptation, c'est-à-dire par des mouvements divers du corps qui prend appui par sa face ventrale ou inférieure. |
Un sifflement |
D- Bloc ou masse constituant la matière des roches et des rochers |
Piquer |
E- Dent des serpents venimeux |
Une pierre |
F- Masse de terre plus ou moins volumineuse, détachée du sol par un instrument de labour (charrue, bêche, etc.) et gardant une certaine cohésion. Masse de beurre pour la vente au détail. Masse de terre prête à être mise sur le tour du potier. |
Un crochet |
G- Planter ses dents dans quelque chose |
Une souche |
H- Son aigu et prolongé que peuvent produire certains animaux. |
Mordre |
I- Organe de la vue |
Un oeil |
J- Partie d'un arbre qui reste en terre quand l'arbre a été coupé au ras du sol |
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"la Coulobre" provençale :
1- Admission au minima du facteur africain/maure comme racine de la culture européenne :
Lingots et pierres précieuses enfouis par les Sarrasins
En Provence, les animaux gardent aussi des trésors. Ainsi en est-il de la chèvre d'or.
Il existe de nombreuses versions de la légende de la "cabro d'or", et autant de grottes devant lesquelles elle aurait été aperçue, gardant des lingots et des pierres précieuses que les Sarrasins auraient enfouis vers l'an 980, avant de quitter la région, après deux siècles d'occupation. On la retrouve à Saint- Rémy-de-Provence, où elle campe au sommet du mausolée des Antiques, gardienne du trésor d'Abd al-Rahman, mais aussi à Laudun-l'Ardoise, dans le Gard, veillant sur les richesses d'Hannibal, "roi des Sarrasins d'Afrique".
https://www.lexpress.fr/tendances/voyage/provence-mythes-et-legendes_1708605.html
2- Fabrication d'une narrative kazakhe pour effacer l'antériorité de la présence africaine en Europe:
A Fontaine-de-Vaucluse, c'est une salamandre géante et ailée qui créa autrefois un vent de panique parmi les habitants des alentours. Surnommée "la Coulobre" (du latin coluber (couleuvre), variantes couloubre, colobrice, colobrix ou cobraz), elle vivait sous un rocher recouvert par les eaux de la Sorgue et égorgeait hommes et animaux qui avaient le malheur de passer à proximité de son logis. Saint Véran affronte la bête immonde, la terrasse, avant de la catapulter dans les Alpes. "Les exemples d'expulsions de bêtes maléfiques sont légion en Provence, confirme Elisabeth Bousquet-Duquesne. Quand l'une d'elles est évincée, les habitants érigent souvent une chapelle sur le lieu où elle a frappé, pour signifier la victoire du christianisme."
https://www.lexpress.fr/tendances/voyage/provence-mythes-et-legendes_1708605.html
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La Biscione des Visconti
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:IMG_7180_-_Milano_-_Staz._C.le_-_Biscione_visconteo_usato_come_stemma_di_MI_-_Foto_Giovanni_Dall%27Orto_18-Mar-2007.jpg
La Vouivre appartient aux armes héraldiques des Visconti. Dont la description officielle est : « dans un blasonnement d’argent à la guivre ondoyante en pal d’azur, couronnée d’or, engloutissant un enfant de carnation posé de face, les bras étendus ».
Une légende veut qu'Ottone Visconti, alors commandant dans la croisade de 1187, prit ce symbole sur l'étendard d'un Sarrasin qu'il avait vaincu. Il rapporta ce trophée à Milan qui devint l'un des symboles de la ville, sous le nom de « Biscione » ou « bissa » en patois milanais qui est la traduction de « vipère ». Une autre légende veut que vers 1200, ce fut un autre Visconti qui tua un serpent ou dragon qui terrorisait les habitants.
En fait, sur le blason de la grande famille italienne, la Vouivre, représentée en serpent dressé sur sa queue et ondoyant, surmonté d’une couronne, donne naissance à un petit enfant. Les méchantes langues profitent de la mauvaise réputation du dragon femelle pour insinuer qu’elle l’engloutit, mais la sérénité de l’enfant qui émerge de la bête dans l’attitude de l’orant, bras écartés et paumes ouvertes, tournées vers le ciel, contredit cette malveillante interprétation.
Le dragon-vouivre avale l’homme, le transforme et le recrache, tel Jonas sortant de la baleine. La victime devient l’initié, mort en lui-même et prêt pour sa renaissance ou sa naissance.
http://lavoiedeslames.fr/la-papesse-est-la-vouivre/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vouivre
Le logo d'Alfa-Romeo : 1915-1925
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Merlusine / Mélusine
Jan d'Arras compila l'histoire de Mélusine à partir de récits folkloriques variés.
Sur commande, il promouvait l’idée d’une origine commune et surnaturelle aux familles Lusignan, Valois et Luxembourg unifiées face à l’ennemi commun ottoman.
(d'après : https://cs.wikipedia.org/wiki/Meluz%C3%ADna_(mytologie)#Pozad%C3%AD_vzniku_p%C5%99%C3%ADb%C4%9Bhu
Cependant, cette première version de son origine, présentant la Mélusine comme la Mère (des) Lusignan, doit se compléter par une étymologie plus spécifique. Si le folklorisme du XIXème siècle la rapprocherait du gallois Mélus (méodie), l'analyse que nous développons ici, semble nettement confortée par l'étymologie qui fait dériver Mélusine du grec Mélanos (noire).
La Légende de Mélusine
ELINAS, ROI D’ALBANIE FAILLIT À SA PROMESSE DE NE PAS VOIR SA FEMME PRESSINE EN GÉSINE*. OFFENSÉE, ELLE SE RETIRA IMMÉDIATEMENT SUR L’ÎLE D’AVALON AVEC SES TROIS FILLES, PALESTINE (PALATINE), MÉLIOR (MELIAS) ET MÉLUSINE. (*en couche)
Devenues grandes, elles décidèrent de punir leur père de sa mauvaise conduite et l’enfermèrent dans la haute montagne de Brumbloremlion. La reine Pressine mécontente de l’attitude de ses filles décida à son tour de les punir et chacune devint l’objet d’un mauvais sort. Ainsi, tous les samedis, Mélusine prit l’aspect d’une serpente du » nombril en aval « pour l’éternité.
Néanmoins, si un homme, un mortel venait à l’épouser sans chercher à découvrir son secret, elle pourrait vivre humainement et mourir chrétiennement.
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http://www.leslusignanetmelusine.fr/index.php/la-legende
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Cette invention d'ancêtres mythiques et surnaturels, s'observe tout autant dans la construction de la fabuleuse lignée des Mérovingiens...
Une légende, relatée à une époque plus tardive — la chronique de Frédégaire4 (III, 9) en parle au VIIe siècle — entretient le doute quant à la réelle existence de Mérovée : sa mère, l'épouse du roi Clodion, déjà enceinte, fut séduite par une « bête de Neptune semblable au Quinotaure » alors qu'elle se baignait dans l'océan. Enceinte une deuxième fois, les deux sangs se mélangèrent pour donner naissance à une nouvelle dynastie dont les membres étaient investis de grands pouvoirs et d'une aura de magie et de surnaturel, caractéristique des Mérovingiens5.
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rov%C3%A9e
Le nom Faramond, qui renvoie aux racines franciques « fara » et « mund », signifiant respectivement « tribu » et « protection », peut signifier « protecteur de la tribu » voire « protecteur du pays ». Selon l'historienne Anne Lombard-Jourdan, ce nom ou ce surnom pourrait coïncider avec la fonction symbolique d'ancêtre mythique et de figure tutélaire assignée au premier roi des Francs.
Anne Lombard-Jourdan, Alexis Charniguet, Cernunnos, dieu Cerf des Gaulois, éd. Larousse, 2009, p. 99. Cité par https://fr.wikipedia.org/wiki/Pharamond#cite_note-3
https://twitter.com/leonxr_/status/1124083539165761538/photo/4
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Did Starbucks know they were paying homage to a 7th-century Italian motif when they chose their logo? The first one below, on the left, is a melusina (melusine) or mermaid in the facade of San Michele, Pavia, Italy. The second one, on the right, is from the crest of the Colonna family.
https://fleurtyherald.wordpress.com/2017/07/05/italian-connection-starbucks-logo/
Logo de Starbucks, 2015
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Sitographie "Vouivre" :
http://ecole.fouquereuil.pagesperso-orange.fr/04patrimoine/panneaux-conferences/classe3.2007.2008/conferences/vouivre.htm
http://www.rupertwilloughby.co.uk/gleanings/the-flight-of-la-vouivre-from-dole-to-vadans-reflections-on-the-house-of-poitiers-valentinois/
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Armoiries de Paris - 1815
Dée.S.S.e-Serpent, I.S.I.S...culte encore présent au 16ème siècle...à Par.I.S évidemment:
En 1561, Gilles Corrozet écrivait :
Touchant fimposition du nom, aucuns diéc que là ou est fainct Germain des prez y auoir vn temple dedié à la superstition de fidole ou deesse Isis, qu'on racompte auoir esté femme du grand Osiris ou lupiter le iuste, la statue de laquelle a esté veuë de nostre tcps,&cn ay fouuenance. Elle estoir maigre, haulte, droitte, noire pour son antiquité, nue, sinon auec quelque figure de linge enlassé entour ses membres & estoit située contre la muraille du cotte septentrional au droit ou est le crucifix de seglise : on l'appelloit fidole íâinét Germain des prez: elle fut ostée par monseigneur Briçonnet cuefquc de Meaulx Scabbé duditlieUjCnuiron lan mil cinq cens & quatorze, & yfeit mettre au lieu vne croix rouge qu'on voit encores auiourd'huy.
Ce lieu estoit appelle le temple dìsis,& pource que la cité en estoit prochaine, elle fut nommée Parisis (quasi iuxta Isis ) pres
du temple d'Isis.
Les Antiquitez chroniques et singularitez de Paris : ville capitale du Royaume de France, avec les fondations & bastimens des lieux, les sépulchres & épitaphes des Princes, Princesses & autres personnes illustres
https://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/5964-les-antiquitez-chroniques-et-singularitez-de-paris?offset=2
Confirmé dans ce texte de 1798 :
on peut lire que l'Eglise de Saint-Germain-des-prés abritait encore une statue d'Isis en 1514...
Alors qu'on prétend (depuis Louis XIII) elle fût la nécropole royale pour les dynasties mérovingienne et carolingienne :
Elle est nécropole royale jusqu'à la création de celle de la basilique Saint-Denis et les reliques de saint Germain y sont vénérées, mais plus aucune sépulture médiévale ne subsiste à ce jour
https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Saint-Germain-des-Pr%C3%A9s
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Conclusion : totémisation et folklorisation de l'histoire.
La fonction de la légende de la Vouivre est de refouler un passé historique (II) en le couvrant d'un voile mythologique/folklorique (I).
I- Le voile totémique : cachez cet ancêtre que je ne saurais voir !
Différentes fonctions sociales du conte sont identifiées:
Le conte populaire français est un divertissement, c’est un moment agréable et un moyen ludique de passer le temps. D’ailleurs, Emilie MAGNE définit le conte populaire comme un " récit simple et souvent emprunté aux sources populaires " dont le but est de " réjouir les enfants ".
Les contes populaires sont ceux qui se rapprochent le plus du conte africain : pratique sociale, narration orale et publique, divertissement et cohésion sociale. Ce genre a quasiment disparu en France au XVIIIeme siècle. De nombreuses études ont été entreprises par des linguistes, des ethnologues et des psychanalystes comme Bettelheim, Jüng et Freud qui ont mis en avant les fonctions éducatives du conte populaire, son importance dans la construction du Moi de l’enfant, le dépassement des interdits...
http://www.contesafricains.com/article.php3?id_article=9
Jacques Le Goff met en avant une autre fonction directement liée à la construction psychique :
Cette femme-animale, origine et emblème du lignage, en force-t-elle pas à reposer le problème du totémisme ? (Le Goff Mélusine maternelle et défricheuse in Pour un autre moyen âge. p.327)
Vouivre, Biscorne, Mélusine, Coulobre, naissance de Mérovée, ancêtres et animalité, pouvoirs surnaturels et protection de la tribu, la renaissance comme initiation à une nouvelle connaissance (prendre le risque de périr pour conquérir un trésor encore plus grand, une connaissance cachée)
... autant d'éléments constituant un phénomène de totémisation (création d'un totem, ou attribution des attributs du totem à un ancêtre historique auquel on substitue une figure folklorique ):
"Qu'est-ce qu'un totem ?
D'un façon générale, c'est un animal, comestible, inoffensif ou dangereux et redouté, plus rarement une plante ou une force naturelle (pluie, eau), qui se trouve dans un rapport particulier avec l'ensemble du groupe; en deuxième lieu, son esprit protecteur et son bienfaiteur qui envoie des oracles et, alors même qu'il est dangereux pour d'autres, connaît et épargne ses enfants."
Sigmund Freud. Totem et tabou. trad. Jankélévitch. Payot. p.13
Le conte manifeste toute l'activité de la pensée magique cherchant à faire bénéficier aux clans de la nouvelle tribu une protection surnaturelle.
Selon Godefroid Kurth, « Tous les peuples primitifs ont cru à l'origine surnaturelle de leur dynastie. Leurs rois étaient les descendants des dieux : c'était leur principal titre à l'obéissance des guerriers, c'était aussi le plus beau titre de noblesse de la nation elle-même »8.
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rov%C3%A9e
L'étude des contes mettant en scène les personnages prenant place autour de la Vouivre/Mélusine pousse à distinguer des forces du psychisme social en oeuvre pour refouler le souvenir d'une expérience historique. Il cherche à rendre compte du présent en substituant au passé historique un nouveau passé merveilleux.
Dans la version Otia Imperiala, présentée par J. Le Goff dans son article Mélusine maternelle et défricheuse, le conte veut expliquer pourquoi la tour jouxtant la chapelle est en ruine (fonction étiologique du conte): Mélusine, créature fantastique mi-femme, mi-serpent, refusant de communier au sein de l'Eglise catholique, est désignée par le conte comme la lâche responsable de la destruction du bâtiment sacré lors de sa fuite, après que son vrai visage fût révélé au grand jour.
On distingue dans cette version une stratégie caractéristique de la perversion du pouvoir, projetant sur ses victimes ses propres infâmies. Ainsi on peut comprendre que c'est l'Eglise catholique la responsable de la destruction du temple sacré de l'être ailé extraordinaire mi-femme, mi-serpent : la déesse Isis.
La méthode du conte dont la fonction essentielle est de faire oublier l'Histoire réelle et de bercer l'auditeur du chants des sirènes (les contes ne se distinguent pas ainsi des Gazettes ou des prêches en église, leur fonction se comprend essentiellement comme le maintien des privilèges, même si dans une certaine mesure ils fournissent au Moi du matériel non négligeable sur lequel l'enfant/l'adulte forgera ses croyances à venir), ils reflète l'idéologie au pouvoir dans son processus de réécriture du passé historique.
L'image de la créature fantastique diffusée par le conte transforme la victime du meurtre en objet mythologique, merveilleux et irréel. Dans la psychologie collective, c'est le souvenir du génocide de l'ensemble des ancêtres qui sera refoulé grâce au conte. Il permet aux vainqueurs de gommer des narrations la présence historique de Saint Maurice et de la colonne thébaine, des Sarrasins et autres Africains dont le pays de Nicolas Morel porte encore les traces archéologiques et toponymiques.
Vouivre, dessin d'enfant - 2018
II- Les traces persistantes de la réalité historique
Toponymiques et / ou héraldiques,
le massif des Maures , la plaine des Maures, Maureville, Morville, Maurecourt, Mauremont, Maurens, Le Cannet des Maures, Mortaigne, Mortagne, Moirans, etc,
Corse (et Sardaigne / Aragon) - Altagène, Argiusta-Moriccio, Sartène , Azilone-Ampaza, Cauro, Corte , Vico...
Sur le continent : Adast, Lascazères, Layrisse, Louey, Cabestany, Madiran, Sadournin, Soublecause ( Hautes-Pyrénées) Morancé (Rhône : les rédacteurs de Wikipédia admettent (difficilement) que l'église chrétienne y fût construite sur la mosquée la précédant : "L'église de Morancé, dont le cœur remonte au VIIIe siècle, pourrait avoir été bâtie par ces Sarrasins, qui en auraient fait leur première mosquée."...Les rédacteurs de Wikipédia affirment donc que les Sarrasins auraient construit "une église" pour en faire "une mosquée"...étrange affaire pour la pensée commune, mais tout à fait possible et compatible avec l'idée d'Ariens convertis à l'Islam ou encore avec le drapeau breton originel, une croix noire désignant des Chrétiens maures - voir le Roman d'Acquin et du Guesclin) - Moret sur Loing (Seine et Marne) - Castelsarrasin (Occitannie), Avenches (Suisse), le famille Pasquier de Franclieu, la famille Le Normand De Bretteville, famille Musquinet de Beaupré, baron Leclerc des Essarts, famille Etcheverry, César Berthier, le pape Pie VII, famille Boixo de Meritens, Bourrée de Corberon, famille Abbé, famille Elliot, comtes Minto, famille Allard, Villemaur-sur-Vanne (Aube, Troye), Haussignémont (Marne), Tilques (Pas de Calais), Richemont (Lorraine), La Jonchère-Saint-Maurice (Haute-Vienne), Martignat (Ain), Fouquières-les-Béthunes (Pas-de-Calais), Vémars (Val-d'Oise), Barisey-au-Plain (Meurthe et Moselle), Vaux-Marquenneville (Somme), Moirans en Montagne (Jura), La Rochette (Seine et Marne), Marault (Aude), Maizeroy (Moselle), Thoiry (Yvelinnes)
Une légende veut qu'Ottone Visconti, alors commandant dans la croisade de 1187, prit ce symbole sur l'étendard d'un Sarrasin qu'il avait vaincu. Il rapporta ce trophée à Milan qui devint l'un des symboles de la ville, sous le nom de « Biscione » ou « bissa » en patois milanais qui est la traduction de « vipère ».
Dans les temps reculés, il y eut sans aucun doute en France, en de nombreux endroits, de culte à la Terre-Mère dont le serpent est l'attribut. Certains, comme à Longpont-sur-Orge ou à Montmorillon, furent des lieux de culte à Isis. (Dissertation sur les Parisii ou Parisiens, et sur le culte d'Isis chez les Gaulois. Jean Nicolas Déal. 1826 / Temples d'Isis de Rome)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vouivre#cite_ref-1
Architecturales : Les tours sarrasines (Bozel, Savoie),
Culturelles / la gastronomie : Les galettes de sarrasin , les morilles, le couscous comme plat national.
Littéraires (copie du 15ème d'un original datant peut-être du 12 ou 13ème) :
Roman d'Aquin
La conqueste de la Bretaigne armoricque
par le roy Charlemaigne
Cy ensuit le discours d'une conqueste du royaulme de Bretaigne Armoricque, faicte par le preux Charlemaigne roy de France, avant son coronement à l'empire environ dix ou douze ans, contre un roy sarazin nommé Acquin qui habvaoit possédé le dit réaulme par l'espace de XXXans.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81586s/f132.image
Louis le Pieux, successeur de Charlemagne, entreprend également de conquérir la Bretagne, une note de Wikipédia faisant référence au travaux de Joël Cornette, semble entendre, prétextant le camouflage nocturne, que les chevaliers bretons étaient noirs :
"Attaquant souvent de nuit, les troupes bretonnes teignent en noir leurs habits et leurs boucliers..."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_Bretagne#cite_note-86
Un étrange phénomène apparait lors de notre étude. Il pourrait, faute de données plus étendues, passer pour une coïncidence.
Autant pour la Vouivre, la Coulobre ou la Mélusine, l'élément aquatique, l'eau, est un paramètre indissociable de leur définition.
Or, la langue tchèque présente une ressemblance frappante, tant phonétique que sémantique, entre les termes :
Maur : un Maure
Mour [mɔʊ̯r]: poussière de charbon (donc noir) mais, à en croire le dictionnaire étymologique, serait apparenté à mýt (« mouiller, laver ») → voir mucus et muria (saumure) en latin au sujet du lien entre « mouiller, laver » et « mouillé, sale, repoussant ».
https://fr.wiktionary.org/wiki/mour
Pourtant, à partir de la racine Mour, on trouve :
Mourek, Mourovatý : chat noir, chat tigré, tacheté de noir
Mouřenín : un Noir
Mouřenínek : pain complet de seigle (pain noir) / figure en faïence d'un petit Maure
Mouřenínky : biscuit au chocolat (voir la tête de nègre)
Sommes nous face à une simple coïncidence ou, comme tend à le montrer cette récurrence du sème noir attaché à la racine Mour, doit on surmonter un obstacle épistémologique qui interdit aux linguistes d'admettre la présence historique des Maures en Europe centrale et orientale, à l'exemple du Saint Maurice de Magdebourg et du Saint Empire Romain :
Face (detail) of the statue of the Black St Maurice of Magdeburg. Magdeburg Cathedral, Germany, 1220-1250. The Menil Foundation, Houston; Hickey and Robertson, Houston; and Harvard University’s Image of the Black Project, reproduced from The Invention of Race in the European Middle Ages
https://networks.h-net.org/race-european-middle-ages-image-black-st-maurice-detail
Un phénomène similaire, assimilant le sème de l'eau aux Maures, se retrouve en comparant le blason et l'étymologie du nom de commune Cabestany (caput (la tête) + stagnum (l'étang - eau stagnante)), la tête de l'étang signifiant : "l'endroit où il a le plus de profondeur"...à l'image de la nuit, plus elle est profonde, plus elle est sombre...
(Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle. Tome troisième. Paris et Liège, 1787. P.162. (https://books.google.cz/books?id=XUw_AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false)
On arrive au même résultat en comparant le blason et l'étymologie du nom de la commune de Moret-sur-Loing : "Du celtique mora, de l'ancien français morée (–marécage, marais)"
Marianne Mulon –Noms de lieux d’Île-de-France, Bonneton, Paris, 1997, cité par https://fr.wikipedia.org/wiki/Moret-sur-Loing#cite_note-2
Qu'importe donc la langue, slave, latine ou celtique, le sème de l'eau stagnante est intimement associé à celui de la couleur sombre des Maures...
Le film d'animation japonais réussit une visualisation très poétiquement de ce Mour [mɔʊ̯r], cette poussière de charbon ...
L'héroïne kazakhe libérant le Mour du joug du charbon ?
Appelées "noiraudes" en français, les susuwatari (ススワタリ)
Ghibli : Les susuwatari
https://www.nautiljon.com/univers/ghibli+-+les+susuwatari,35.html
Image : https://www.nautiljon.com
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A black history of the world
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Sitographie :
ETUDE COMPAREE DU MYTHE DE MELUSINE AU MOYEN AGE ET AU XXe SIECLE par Nelly LABERE
http://labere.free.fr/documents/melusine.pdf
CE QUE L'ON PEUT SAVOIR DE MELUSINE ET DE SON ICONOGRAPHIE par François Eygun.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6570919j/f63.item
Liens :
On est chez nous !
19/05/2018 - Intuition historique des hooligans du pays à la tête de Maure !
12/02/2018 - Un Britannique de souche : l'Homme de Cheddar, n'en déplaise à Jo Marney
- Impasse évolutive du faisan Argus et de l'Albinos résumée par le Gary Cayuga Farmer de Jim Jarmush et Albert Jacquard
- Une Amérindienne de souche : Pocahontas, 1880
- This is SPARTA : ARKESILAS's cup, 550 BC
- Une Russe de souche : Zena's DNA - Russia, 1850
17/10/2016 - On est chez nous ! Eternel cri de guerre de la racaille albinos !
- 1440 : Alsace: Les hommes sauvages et les Maures
Présence et disparition des Africains dans l'histoire (de l'art) : Saint Maurice, Kanga Moussa, les Vierges noires
- Gènes —SLC24A5 et SLC45A2, vitamine D et prévention du cancer de la peau au Danemark
- L'ange blond : refoulement de la catégorie de la perception de l'albinisme
- Une histoire africaine de l'humanité implique une France des Maures :
- Héraldique, toponymie, folklore et littérature
L'exemple de la Bretagne : un héros national : du Guesclin descendant du Roi d'Acquin
Vidéo de Tell Me More TV : pyramide et obélisque : le temple d'Isis
https://www.jerome-maurice-francis.cz/clanky/radio-paris-ment/premier-peuplement-africain.html
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Cheikh Anta Diop
- L'infowar dans le domaine tchèque : l'exemple du tag " Cheikh Anta Diop "
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Out Of Africa
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http://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/cheikh-anta-diop.html
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Néandertal à Bruniquel : -175 000 ans
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http://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/de-neandertal-a-la-france-des-maures.html
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De l´empereur Julien au Prophète Mahomet
Pour échapper à la terreur catholico-nicéenne, les Citoyens romains (essentiellement Ariens et Africains) passent une nouvelle alliance avec la Perse et fondent l'Islam - implications des approches récentistes en termes de guerre religieuse romaine.
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Chronologie : 614 - 778 : Les Ariens inventent l'Islam pour échapper à la tyrannie nicéenne.
Bruno Bonnet-Eymard : l'auteur du Coran
Fadel Soliman : Muslims before Muhammad
Nouvelle chronologie de A. Fomenko et G. Nosovsky : L'Histoire : science ou fiction?
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Clovis le byzantin
500- L'indépendance très progressive des royaumes des Francs et des Burgondes...
1633- De la fabuleuse existence des Mérovingiens: une invention de Louis XIII ?
http://www.fr-tul.cz/clanky/histoire-de-france/Clovis-byzantine-rex.html
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Première mise en ligne : 25. 9. 2017
Dernière mise à jour : 05. 01. 2023