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Les mésaventures de Saturnin

1. 2. 2025

Nous sommes en l’an 250, Saturnin, envoyé expressément de Rome pour évangéliser La Gaule, arrive à Toulouse. Passant par le forum (actuelle place Esquirol), tel un bon commercial qui refuse d’aller chez la concurrence, il se prend le bec avec le grand-prêtre autour d’une sombre histoire de salutation de statuette et de sacrifice de taureau, sacrifice auquel il refuse notamment de prendre part. Ni une ni deux, le grand-père prend la mouche et le fait attacher par les pieds au-dit taureau (pas commode le grand-prêtre n’est-ce pas ?)

La foule se presse, s’amasse et s’exclame, et la, patatra : le taureau part en furie. Le pauvre Saturnin est traîné jusqu’après l’actuelle place du Capitole, à l’emplacement de l’actuelle Église du Taur, située dans la rue du même nom. Arrêt sur image : Taur, vous l’aurez compris, est le mot Occitan pour taureau (et la, on se dit « ils sont supers sympas d’avoir donné un nom de rue à un taureau massacreur, chouette époque »… Enfin bref, revenons à nos moutons, ou plutôt, au taureau). Il aurait été capturé et tué à l’emplacement de la Gare Matabiau (Matar el biau = tuer le boeuf en Occitan).

Pendant ce temps la dépouille du martyr Saturnin aurait été retrouvée par deux dévotes de sœurs (les sœurs Puelles, oui oui), qui l’auraient caché dans l’actuelle Église du Taur avant de fuir la vindicte populaire en se réfugiant dans un hameau à côté de Carcassonne, l’actuel village de Mas Saintes-Puelles. Bien des années plus tard, vers 1070, commence la construction de la Basilique Saint-Sernin (en hommage à Saint-Saturnin), qui est aujourd’hui la plus grande église romane d’Europe (rien que ça). Pour finir avec notre sujet, à savoir les noms de rues, citons la rue Saint-Rome qui relie Esquirol au Capitole, sur le chemin du calvaire de Saturnin : triste ironie donc, puisque, rappelons-le, il arrivait de Rome…

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