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« Y’a-t-il », « Y a t-il » ou « Y a-t-il » ?

21. 9. 2023
  • La seule typographie correcte est « y a-t-il ».
  • La lettre « t » encadrée de traits d’union se nomme un « t euphonique ».
  • Cette consonne sert à éviter la répétition d’une voyelle.

Faut-ecrire« Mon thé t’a-t-il ôté ta toux ? Oui ton thé m’a ôté ma toux. » Ce virelangue tordu illustre une loi typographique d’allure à peine moins tordue : que vient donc faire ce « -t- » au milieu d’une phrase ? Et à quoi sert-il ? Pour cela, il faut interroger la phonétique française.

Le hiatus

Chaque langue a ses tics et ses tocs et la nôtre s’efforce de limiter les hiatus, c’est-à-dire, selon le Larousse, « la succession de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes ». Le français est si riche et complexe qu’on est bien obligé d’en tolérer certains, que ce soit au sein d’un seul mot (é/oliène) ou d’une phrase (« on va/à/Amsterdam »), mais quand on peut s’en passer, on préfère s’en passer… Les liaisons dont on vous bassinait à l’école découlent d’ailleurs du même principe.

Le « t » euphonique

Toujours d’après le Larousse, l’euphonie est la « qualité des sons agréables à entendre ou aisés à prononcer ». C’est exactement à ça que sert le « -t- » de « y a-t-il » : à éviter la consonance « y a il », particulièrement déplaisante à la langue et à l’oreille. « Un « t » utile, en somme, que l’on rencontre aussi dans « va-t-il », « aime-t-elle », « pourra-t-on », « qu’en dira-t-on », etc. On retrouve également ce principe avec le « l » d’« où l’on » ou « que l’on » (au lieu d’« où on » et « que on »).

Et l’apostrophe, dans tout ça ?

Elle n’a tout simplement rien à faire là : « y a » produit exactement le même son qu’« y’a ». Inutile d’en rajouter une couche : c’est déjà assez compliqué avec « -t- ».

https://www.20minutes.fr/societe/langue_francaise/4053992-20230921-faut-ecrire